Interview: Un espace logistique pour la Ressourcerie

L’équipe logistique réalise depuis de nombreuses années les déménagements lorsque des logements sont légués à la Fondation d’Apprentis d’Auteuil, dans le plus grand respect des affaires des donateurs. En septembre 2022, l’équipe se rattache à la Ressourcerie avec la vocation d’en devenir la plateforme logistique. David Fleurquin, coordinateur de l'entrepôt logistique, nous en dit plus sur ce projet et ses ambitions.

entrepôt logistique
kit jeune
étagère avec verres
écran ordinateur
kit jeune

Peux-tu nous présenter l’espace logistique de Sannois en quelques minutes ?

David Fleurquin : La première mission de l’équipe logistique est de vider les appartements et maisons léguées à la Fondation. Ces déménagements représentent une cinquantaine d’interventions par an qui prennent en général 2 à 4 jours. Une fois le logement vidé, les objets sont stockés dans l’entrepôt de Sannois pour être revendus. Pour les objets ne pouvant pas être mis en vente, nous avons des partenariats pour la seconde main, mais aussi avec des éco-organismes pour le recyclage. Parfois, certains objets sont bloqués pour des causes administratives. Nous devons donc les stocker, ce qui nécessite de la place et une logistique supplémentaire.

En quoi consiste le projet de plateforme logistique ?

David Fleurquin : A therme l’entrepôt a vocation à devenir l’espace logistique des boutiques solidaires de Paris. On va perdre 150-200 m² de réserve sur le siège et il faut bien stocker tout ça quelque part. Le stockage nous permet de favoriser le réemploi, car on peut garder des vêtements d’été en hiver afin de les revendre à la bonne période par exemple.

Nous prévoyons aussi une personne avec un véhicule qui fera entre un et deux aller-retours par jour.

Le projet, est-il déjà lancé ? Quelles en sont les prochaines étapes ?

David Fleurquin : Le projet est lancé, nous sommes actuellement à la recherche d’un nouvel entrepôt. L’entrepôt actuel n’étant plus adapté, un cahier des charges a été réalisé et doit nous permettre de faire une recherche plus compatible avec notre projet. Puis, il faudra aménager l’espace et former le personnel à l’utilisation du nouveau matériel. Sans oublier le recrutement du salarié et l’achat du véhicule pour la navette. 

Comment l’entrepôt logistique participe-t-il à l’insertion des jeunes ?

David Fleurquin : Les jeunes de la Fondation ont accès aux boutiques solidaires, grâce à une carte “dons établissements” créée en amont par le personnel éducatif. Celle-ci leur permet de récupérer en boutique du matériel adapté à leurs besoins. Les établissements eux-mêmes peuvent aussi l’utiliser s’ils ont besoin de meubler des espaces communs.

À l’entrepôt c’est le même fonctionnement. Avec la carte, ils peuvent passer chercher du matériel. Nous avons par exemple « le kit jeune », qui est du matériel de première installation (couverts, assiettes, bouilloire, valises, poêles…etc). Il permet aux jeunes quittant la Fondation de ne pas partir les mains vides et de pouvoir s’installer correctement.

Par ailleurs, nous avons un projet de mise en ligne d’un catalogue à destination des établissements, sur le nouveau site de la Ressourcerie. Il permettra de voir les objets à disposition sur la plateforme logistique. Ainsi plutôt que de se déplacer et venir voir ce que nous avons, les établissements pourront déjà identifier ce qu’ils veulent.

Serait-il possible d’ouvrir une autre Ressourcerie sur ce nouveau site afin de vendre les legs stockés ?

David Fleurquin : Non ce n’est pas possible car un entrepôt logistique ne correspond pas aux normes d’un établissement recevant du public. La mission première de cette espace est le stockage, pour répondre à une demande croissante de la ressourcerie.

D’autres projets ambitieux pour cet entrepôt ?

David Fleurquin : On aimerait bien lancer une SIAE (structure d’insertion par l’activité économique) et pourquoi pas lancer de la vente en ligne. Ce qui nous permettrait d’augmenter les chances que chaque objet trouven une seconde vie et limiter au maximum la mise au rebus.

Pour l’instant ce n’est qu’une idée, avec différentes réflexions sur la manière de faire, la dynamique, le statut, comment écrire le projet et le porter.